Tout commence en 2011, lorsque Régis et Mathieu, alors jeunes diplômés ingénieurs en conception système, lancent leur société Noviatek. Ils connaissent tous deux les fonctionnalités du médaillon panique, ce dispositif sous forme de bracelet ou de collier permettant à une personne âgée d’appuyer sur un bouton en cas d’urgence, mais aussi ses limites. Confrontés dans leurs propres familles au problème de perte d’autonomie de leurs aînés, ils décident d’améliorer ce système en le rendant intelligent ; c’est la naissance de leur box Noviacare. Ils investissent toutes leurs économies dans le développement de leur outil santé. Soutenus par leurs parents, il leur faudra cinq ans de travail acharné sans se verser de salaire pour mettre au point le prototype final. Reste alors à l’industrialiser et le commercialiser. Mais pour cela, ils ont besoin d’argent. En 2016, ils vont alors frapper à la porte de Pharmagest qui accepte d’augmenter considérablement leur capital. L’aventure est officiellement lancée ! En 2018, Noviacare est élu meilleur produit de l’année au Salon mondial de l’électronique de Hong Kong.
Comment ça marche ?
« Différer l’entrée en institution de 3 ans », voici l’objectif des deux ingénieurs. Noviacare permet de définir, après une période d’apprentissage d’environ un mois, les activités et le rythme quotidien d’une personne (repas, sommeil, hygiène, sorties…). Cela crée un modèle algorithmique particulier. Si jamais les activités dévient de ce modèle en raison d’une chute ou d’une perte d’autonomie, la box sera alors capable de le détecter.
Pour cela, une box principale ainsi que 6 capteurs sans fils (au minimum) sont installés au domicile du patient dans des endroits stratégiques : sur la porte d’entrée, dans la cuisine, la salle de bains, les toilettes, la chambre et la pièce à vivre. Ces capteurs détectent les mouvements mais contiennent également un gyroscope, un accéléromètre, un magnétomètre (leur permettant de savoir si une porte est ouverte ou fermée) et fournissent des données d’humidité, de température et de luminosité. Il n’y a par contre aucune caméra afin de préserver l’intimité de la personne. Les informations des capteurs sont directement envoyées à la box, sans avoir besoin de connexion internet puisque tout passe en 2G-3G.
Que deviennent les informations compilées ?
Ces données permettent donc d’établir un modèle des habitudes de vie de la personne âgée et de détecter une situation d’alerte (chute, temps passé beaucoup trop long dans une pièce laissant supposer un malaise…). Reliée 24h/24 à une téléassistance, une alerte entraîne l’appel d’un opérateur puis une cascade d’appels aux aidants enregistrés en cas d’absence de réponse voire des secours en dernier recours.
De plus, les proches pourront recevoir un rapport quotidien basé sur une simple note colorée afin de préserver une fois de plus l’intimité de la personne âgée. Ainsi, si toutes les activités de la personne sont cohérentes avec ses habitudes, le signal est au vert. Il tirera vers l’orange ou le rouge si la box détecte que les repas ne sont plus pris le soir, que le temps passé dans la salle de bains est bien plus long que d’habitude… Le but est de signaler des éléments pouvant signer le début d’une perte d’autonomie afin que la famille puisse mettre en place des aides (portage des repas, aide à la toilette…).
Noviacare peut également donner des rappels vocaux pour la prise de médicaments, l’heure de manger ou d’aller se coucher, donner la date du jour… Autant de moyens de donner des repères temporels à la personne âgée et pourquoi pas une impression de « compagnie ».
Et maintenant ?
Conscients du service de proximité que sont les officines et du rapport privilégié qu’ont les pharmaciens avec leurs patients, Régis et Mathieu voulaient les faire entrer dans la boucle dès le début. Grâce à leur partenariat avec Pharmagest, Noviacare est mis sur le marché depuis l’été 2019 dans 200 pharmacies partenaires (mais aussi sur le site internet du produit). L’installation coûte 150 € puis l’abonnement mensuel est de 49,90 € par mois avec un crédit d’impôts de 50 %. Les deux ingénieurs aimeraient maintenant exporter leur box à l’international, l’aventure ne fait que commencer…
Article précédent
Quand les médicaments cherchent leur voie
Article suivant
La nouvelle génération d'essais cliniques arrive
Comment les nouvelles missions réinventent le métier de pharmacien
La pharmacogénomique au service de la médecine de précision
Quand les médicaments cherchent leur voie
La box senior santé : un exemple d'innovation high-tech dédiée aux personnes âgées
La nouvelle génération d'essais cliniques arrive
Le hackathon : boîte à idées de l'e-santé
L’innovation dans la continuité
« Le pharmacien sera demain un médiateur de e-santé »
Innovation thérapeutique : trop belle, trop chère ?
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin