Vitamines et minéraux

Une cure s’impose !

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Publié le 24/11/2014

L’époque de la croissance régulière du marché des vitamines et minéraux semble désormais révolue et bien peu de grandes innovations se profilent à l’horizon. Malgré tout, cet allier important du conseil officinal reste globalement intéressant.

DIFFICILE de distinguer la part de marché des vitamines, minéraux et oligo-éléments de celle des compléments alimentaires qui revendiquent souvent les mêmes effets : antifatigue, résistance aux infections virales et autres, stimulation des défenses immunitaires, correction des troubles légers du sommeil ou des carences dues à un régime alimentaire déséquilibré… Pour cerner le marché des antifatigues - évalué à quelque 270 millions d’euros en cumul annuel mobile -, les laboratoires Ineldea, par exemple, regroupent compléments alimentaires et médicaments, de la vitamine C sous AMM aux multivitamines en passant par les toniques et le magnésium. D’ailleurs, leur gamme appelée pourtant clairement Vitamin’22 ne compte pas que des vitamines, des minéraux et des oligo-éléments mais, en plus, des extraits de plantes, des probiotiques, de la taurine ou de la caféine.

Différences entre vitamines et minéraux.

Une certitude, après avoir augmenté régulièrement ces 10 dernières années, en France comme dans les autres pays industriels, le marché des vitamines et suppléments minéraux tend à se resserrer. En 2012, ceux-ci occupaient la 6e place en termes de chiffre d’affaires (121 millions d’euros) et représentaient encore un segment très tonique du marché de l’OTC : + 9,2 % par rapport à 2011, soit + 10,3 millions d’euros.

En 2013, selon IMS Health, qui s’appuie sur les données des Panel Pharmatrend Micro, Pharmatrend 2 et Paratrend, les ventes unitaires ont globalement un peu diminué. On note cependant des grosses différences entre les cocktails multivitamines-minéraux et les suppléments minéraux seuls par exemple.

Selon l’Association française de l’Industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA), le marché des vitamines a ainsi connu une très forte progression en 2013 : +12 %. Pour IMS Health, les multivitamines et minéraux Berocca comprimés pelliculés, Berocca comprimés effervescents et Élévit vitamine B9 comprimés pelliculés, tous trois signés Bayer Médication familiale, ont enregistré une progression des ventes unitaires de 11,2 % entre 2012 et 2013 pour une part de marché OTC strict de 0,8 %. La vitamine C (Vitamine C comprimés effervescents 1 000 mg et Vitamine C comprimés à croquer 500 mg UPSA) et Vitascorbol 500 mg sans sucre à croquer (Cooper) ont progressé, dans le même temps, de 3,9 % pour une part de marché OTC de 1,6 %.

En revanche, les suppléments minéraux ont reculé de 10,2 % pour une part du marché OTC strict de 3, 4 %. Magnésie B6 comprimés pelliculés (Sanofi-aventis) et Mag 2 ampoules buvables sans sucre (Cooper) figurent toujours dans le peloton de tête (voir encadré), mais ils ont enregistré, avec Oligosol cuivre-or-argent (Labcatal), une baisse globale de - 10,2 %. Quant aux toniques Guronsan comprimés effervescents (laboratoires MSD), Revitalose ampoules buvables (laboratoires Pierre-Fabre) et Sargenor ampoules (Meda Pharma), ils ont chuté de 9,3 % pour une part de marché OTC de 0,5 %. Le marché des vitamines et minéraux est donc plutôt en décroissance même s’il reste appréciable.

Les grands « classiques » résistent.

Dans ce secteur, l’année 2013 ne s’est pas non plus distinguée par de grandes nouveautés ni par une révolution technologique. Mais les grands « classiques » comme la vitamine D3 résistent parce qu’ils sont indispensables. Le cholécalciférol se situe ainsi à la 9e place (en quantité) des substances actives les plus vendues en pharmacie de ville. Uvédose 100 000 UI ampoules buvables (laboratoire Crinex) est parmi les plus vendus en volume des produits à prescription obligatoire. Et pas de vraies innovations en perspective. Des évolutions galéniques probablement, des formules plus équilibrées aussi pour répondre aux besoins et aux attentes, mais c’est tout. Il n’en demeure pas moins que ce marché compte et comptera encore dans l’économie des officines.

ÈVE OUDRY