La téléconsultation aura été la star de cette édition 2019 de PharmagoraPlus. De nombreuses offres ont été présentées, par des start-up, par des grands noms de l’informatique officinale et même par des acteurs que l’on n’attendait pas sur ce thème. Mais avant de se préoccuper des solutions en elles-mêmes, les pharmaciens auront eu à cœur d’écouter les retours d’expérience proposés durant le salon. Cela a été le cas de la conférence organisée et animée par Visiomed, l’un des acteurs historiques de la téléconsultation avec sa solution Visiocheck, qui avec son partenaire Teledok a brossé un état des lieux de la téléconsultation en pharmacie. « Avec déjà une première question sur l’opportunité de se lancer sur une telle activité. La désertification médicale en milieu rural n’est pas la seule motivation possible pour les pharmaciens, explique en substance Eric Sebban, PDG fondateur de Visiomed, ce phénomène concerne également les milieux urbains, où de nombreux médecins submergés ne prennent plus de nouveaux patients, créant ainsi un engorgement des services d’urgence ou des délais d’attente insoutenables pour les patients. »
Des urgentistes à mi-temps
Autre préoccupation, les pharmaciens attirés par cette activité ont besoin de savoir comment cela se passe « de l’autre côté », celui des médecins intégrés dans ce processus de téléconsultation. C’est ce qu’a décrit Stéphane Illouz, co-ondateur et directeur médical de Teledok, médecin urgentiste qui consacre une partie de son temps à cette plateforme de télémédecine. « Les médecins de notre plateforme sont souvent des urgentistes à mi-temps », explique-t-il. Le « télé-médecin » voit un patient apparaître grâce à la plateforme, clique dessus, voit le visage dudit patient, pose un certain nombre de questions notamment au sujet du médecin traitant et des antécédents médicaux, puis lance la consultation. « La spécificité de la téléconsultation est de fonctionner beaucoup sur la perception des signes négatifs », précise Stéphane Illouz. La durée moyenne de la téléconsultation est d’une vingtaine de minutes, à l’issue de laquelle une ordonnance est transmise et envoyée si nécessaire, ainsi qu’un compte rendu pour le médecin traitant.
Toutes les pathologies… ou presque
Tout en insistant sur le fait que cette activité doit encore être évaluée, Stéphane Illouz estime que déjà quelques constats peuvent être faits : au plan purement médical tout d’abord, d’une manière générale, toutes les pathologies peuvent être traitées en téléconsultation à quelques exceptions notables près, les céphalées, les douleurs thoraciques et les douleurs intestinales fébriles. Pour le reste, cela dépend beaucoup des situations rencontrées. « Dans le domaine de la dermatologie par exemple, une première plaie chronique doit être évaluée en clinique, après il est possible d’en faire le suivi par téléconsultation », suggère Stéphane Illouz. Il est évident que si le médecin estime qu’il y a danger, il envoie le patient aux urgences.
Concernant le rôle des pharmaciens, le médecin explique qu’il revient d’abord à bien expliquer au patient ce qu’est la téléconsultation, d’obtenir son autorisation, de prendre ses constantes et de le mettre en lien avec la plateforme de téléconsultation. « Les pharmaciens avec lesquels nous travaillons sont également formés pour faire des streptotests », affirme Stéphane Illouz, pour qui la téléconsultation est l’occasion de gommer l’opposition traditionnelle entre médecins et pharmaciens et les amener à collaborer dans un esprit plus confraternel. Les médecins ont aussi à apprendre des pharmaciens, explique-t-il en substance, comme tout ce qui concerne les petites pathologies du quotidien pour lesquelles les seconds ont développé un vrai savoir-faire.
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