L'activité de l'officine redémarre. C'est l'un des enseignements de la Journée de l'économie que vient d'organiser « le Quotidien ». Le problème, c'est que ce léger rebond ne profite pas à tout le monde. Le réseau officinal est coupé en deux : d'un côté, les gagnants dont les résultats progressent (un peu plus de la moitié des pharmacies), et de l'autre les perdants, qui se retrouvent dans le rouge. Ces disparités tiennent de plus en plus à la taille de l'officine, observent les experts-comptables. Les plus petites ont-elles encore un avenir ? Chiffre d'affaires, marge brute, EBE, tous les indicateurs ont été passés au crible des experts, et ce dossier vous propose une synthèse de leurs analyses.
Mais au-delà des statistiques, c'est sur l'évolution même du métier que nous avons décidé de braquer les projecteurs. La pharmacie d'officine doit valoriser ses atouts, et ils sont nombreux : compétence, proximité, indépendance professionnelle, maillage du territoire… Mais elle doit aussi savoir (et pouvoir) évoluer.
Paradoxe. À l'heure où certains, découragés, baissent les bras et songent à tout arrêter, les signaux positifs se multiplient. L'économiste Frédéric Bizard, souvent iconoclaste et critique, mais aussi esprit libre et lucide, l'affirme : « Vous êtes sans doute la profession dont l'avenir est le plus prometteur. » On aimerait y croire. Les maîtres mots du métier sont désormais parcours de soins, qualité, coordination avec les autres professionnels de santé. Le virage à ne pas rater, nous dit-on, sera celui de la révolution numérique et de l'intelligence artificielle. Comment y parvenir ? Début de réponses dans ce dossier.
Plus largement, la chaîne du médicament est, elle aussi, sous tension. La répartition décroche, ce qui est une mauvaise nouvelle. Un maillon faible risque de provoquer la rupture de tout le dispositif. Pour aller plus loin et bien comprendre les enjeux, nous avons aussi sollicité le point de vue des industriels du médicament, du marché de l'automédication responsable et du générique. Et aussi celui des étudiants en pharmacie, ceux-là mêmes qui devront inventer, et surtout exercer, la pharmacie de demain.