La difficulté de l’identification et de l’évaluation de la douleur chez l’enfant fait partie des obstacles à sa prise en charge.
Un point absolument essentiel est qu’une douleur sera d’autant mieux prise en charge qu’elle aura été bien évaluée initialement et que le traitement sera régulièrement réévalué.
L’utilisation d’outils d’évaluation de la douleur est nécessaire pour :
- Établir ou confirmer l’existence d’une douleur ;
- Apprécier son intensité ;
- Déterminer les moyens antalgiques nécessaires ;
- Évaluer l’efficacité du traitement institué ;
- Adapter le traitement.
Simples d’utilisation, ils peuvent être remis aux parents, afin de permettre à ceux-ci de réévaluer périodiquement la douleur de leur enfant et d’adapter le traitement.
Ils varient naturellement selon l’âge : échelle visuelle analogique (longueur totale : 10 cm), « jetons » (on demande à l’enfant de placer sur un schéma corporel des jetons dont le code couleur est proportionnel à l’intensité de sa douleur, avec un maximum de 4 choix : un peu, moyen, beaucoup, très fort), échelle des 6 visages (« Faces Pain Scale », série de visages depuis « pas mal du tout », jusqu’à « très très mal »)…
Il n’existe pas de comportement absolument spécifique de la douleur qui puisse servir de marqueur, d’où l’intérêt des outils d’hétéro-évaluation basées sur l’association de comportements les plus indicateurs de douleur : échelle d’Amiel-Tison inversée chez l’enfant entre 1 mois et 3 ans, échelle OPS (Objective Pain Scale) à partir de 2 mois, échelle CHEOPS (Children’s Hospital of Eastern Ontario Pain Scale) entre 1 et 6 ans, échelle DEGR (Douleur Enfant Gustave-Roussy) entre 2 et 6 ans. On peut aussi utilement tenir compte de l’existence de perturbations dans les activités de base de l’enfant : bouger, jouer, dormir, parler, manger.
L’EVA (échelle visuelle analogique) remplie par un soignant ou un parent constitue une alternative (mais moins précise) à l’emploi d’une échelle d’hétéro-évaluation chez l’enfant de moins de 4 ans.
Chez l’enfant de plus de 6 ans, l’autoévaluation que l’enfant fait lui-même de sa douleur donne en général de bons résultats, sous réserve d’explications adaptées au niveau de compréhension de celui-ci.
En France, la cotation de l’EVA se fait de 0 à 10.
Dans le cas d’une douleur aiguë, il est généralement conseillé de ramener si possible l’intensité de la douleur en dessous du seuil de 3/10 d’EVA et/ou de permettre un retour aux activités de base de l’enfant.
Le traitement antalgique devant être proposé simultanément au traitement étiologique.
Le deuxième impératif est d’adapter rapidement le traitement en fonction du niveau de douleur résiduelle, ce qui doit conduire à prévoir des réévaluations régulières (la première après une ou deux prises d’antalgique) et des prescriptions évolutives.
Si la douleur demeure supérieure à 3/10, une intensification de traitement antalgique ou un passage au palier II ou III (en particulier si l’EVA est supérieur à 5/10) doivent alors être envisagés.
Bien entendu, les effets indésirables possibles doivent être systématiquement recherchés.
À savoir : une seule expérience douloureuse aiguë chez un enfant pourrait avoir des répercussions sur son comportement ultérieur.
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