Selon l’évolution de la maladie, les conseils seront spontanés ou feront suite à une consultation et prescription médicale.
La compression médicale
Elle est reconnue comme le premier traitement de l’insuffisance veineuse chronique. La compression exerce une contre-pression sur la jambe, dégressive du bas vers le haut. Elle s’oppose ainsi à l’hyperpression et à la stase veineuse. Ainsi elle améliore l’efficacité de la pompe musculaire du mollet, la microcirculation cutanée et le drainage lymphatique, la vitesse circulatoire et les œdèmes. Les bandes sont plutôt utilisées pour une courte dure tandis que les bas (chaussettes, bas-cuisses ou collants) sont utilisés pour le long terme.
Les moyens de compression sont répartis en 4 classes dépendant de la pression exercée : classe I entre 10 et 15 mmHg (destinée aux lourdeurs des jambes, aux petites douleurs ou aux varicosités), classe II entre 15,1 et 20 mmHg (destinée aux personnes ayant des signes fonctionnels de stase tels que varices, en cas de grossesse ou de post-partum…), classe III entre 20,1 et 36 mmHg et classe IV au-dessus de 36 mmHg (la classe III et la classe IV sont réservées aux cas d’insuffisance veineuse sévère et complications). Ils sont remboursés sur la base de la LPPR, sans nombre limité par an (dans les limites du raisonnable).
La compression se porte au quotidien et dans les situations à risque comme un voyage en avion, un long voyage en voiture, une station debout ou assise prolongée…
Les principales contre-indications de la compression médicale sont l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, la microangiopathie diabétique évolutive, la phlegmatia cerulea dolens (qui est une forme de phlébite), l’insuffisance cardiaque décompensée.
La diversité des formes (chaussettes, bas-cuisse, collant), des couleurs et des textures devraient permettre de lutter contre la non-observance et l’idée qu’il n’existe que des « bas de grand-mère »…
La compression se met le matin au réveil, si possible avant de s’être levé. Pour enfiler un bas de compression (ou chaussette ou collant), le retourner jusqu’à hauteur du talon, puis introduire le pied dans le bas et dérouler progressivement sur la jambe (une démonstration à l’officine est conseillée). La chaussette ne doit pas aller au-dessus du genou ni être retournée en haut. Aucun pli ne doit subsister et la compression doit être bien répartie : aucune zone ne doit être plus étirée qu’une autre. La compression doit, de préférence, être mise sur une peau sèche, sans crème. En cas de difficultés d’enfilage, proposer un enfile bas (Easy slide de Sigvaris, Radiante, Mediven…)
La plupart des bas de compression se lavent à la main ou en machine avec un programme délicat (30 °C) et sans utiliser d’assouplissant (se référer à la notice). Un lavage quotidien après chaque utilisation permet de leur redonner de l’élasticité. Le séchage se fait à plat et ne doit pas se faire au sèche-linge ou à proximité d’une source de chaleur.
Médicaments veinotoniques
Les veinotoniques sont indiqués dans les manifestations fonctionnelles de l’insuffisance veineuse chronique. Ce sont des traitements symptomatiques complémentaires des mesures d’hygiène de vie limitant l’insuffisance veineuse et des moyens physiques de contention (bas, collants…). Leur efficacité et leur place dans la prise en charge de l’insuffisance veineuse ont été jugées marginale par la HAS et les preuves de la démonstration de leur efficacité faible, d’où leur déremboursement (service médical rendu insuffisant). Les médicaments veinotoniques sur le marché sont des extraits de plante ou des molécules de synthèse et peuvent être additionnées d’un antioxydant tel que vitamine E, vitamine C : diosmine, troxérutine, flavonoïdes… Ils s’utilisent en cures de quelques semaines, par exemple pendant la période estivale si les symptômes sont plus importants avec la chaleur.
Phytothérapie et homéopathie
En aromathérapie, l’huile essentielle de cyprès et l’huile essentielle de romarin officinal à cinéole, diluées dans une huile végétale adaptée, peuvent s’utiliser en massage sur les jambes lourdes. Penser aussi à l’huile essentielle de myrte rouge.
Les solutions proposées en phytothérapie ne manquent pas non plus : feuilles d’hamamélis, feuilles de vigne rouge, écorce de marronnier d’Inde, cyprès, fragon ou petit houx. Ils revendiquent diverses propriétés : augmentation de la résistance et diminution de la perméabilité des capillaires par action vitaminique P (flavonoïdes, anthocyanosides, esculoside…), facilitation du retour veineux par amélioration de la contraction des vaisseaux (tanins) ou encore protection des membranes par action contre les radicaux libres (proanthocyanidols).
Côté homéopathie, les souches classiques de l’insuffisance veineuse sont Hamamélis virginiana, Aesculus hippocastanum, Vipera redi. Penser aussi aux granules d’Hamamélis composé.
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