Maladies infectieuses
Encéphalite japonaise
- Ce qu’il y a de nouveau : cette vaccination est recommandée avec le vaccin Ixiaro (vaccin inactivé, adjuvé à l’hydroxyde d’aluminium), à partir de l’âge de 2 mois, dans trois circonstances : séjour avec exposition importante en milieu rural dans une région endémique (situations à risque : nuits à la belle étoile sans moustiquaire, camping, travail à l’extérieur, cyclisme, randonnées…), expatriation dans un pays situé dans la zone de circulation du virus, toute autre situation jugée à risque par le médecin vaccinateur.
- À savoir : l’encéphalite japonaise est due à un flavivirus apparenté aux virus de la dengue et de la fièvre jaune, transmis par des moustiques. Sa transmission est endémique dans 24 pays des régions OMS de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental.
- Schémas vaccinaux : 2 doses à J0 et J28, rappel 12 à 24 mois après (avant 12 mois après 65 ans en cas d’exposition continue au risque).
Encéphalite à tiques
- Ce qu’il y a de nouveau : mise à jour de la liste des pays dans lesquels la vaccination est recommandée, qui comprend de nombreux pays européens.
- À savoir : le virus est transmis par la salive de la tique au cours de son repas sanguin.
Le réservoir de virus comprend de nombreuses espèces d’animaux sauvages et domestiques, tels que les renards, cervidés, rongeurs, bovins, oiseaux, qui hébergent également la tique dans leur pelage ou leurs plumes. Cette maladie est aujourd’hui essentiellement liée aux activités rurales comme la randonnée pédestre, le camping, ainsi que la chasse.
- Schémas vaccinaux : pour Ticovac, 3 doses, à J0, entre M1 et M3 après la 1re dose, puis entre M5 et M12 après la 2e dose ; pour Encépur, 3 doses à J0, entre M1 et M3, puis entre M9 et M12, après la 2e dose. Rappel 3 ans après la 3e dose
Fièvre jaune
- Ce qu’il y a de nouveau : mise à jour de la liste des obligations (vaccination anti-amarile à partir de l’âge de 9 mois – exceptionnellement dès 6 mois - indispensable pour un séjour en zone endémique même en l’absence d’obligation administrative), ainsi que des pays où existe un risque de transmission.
- À savoir : la fièvre jaune est une maladie grave présente dans un grand nombre de pays tropicaux d’Amérique du Sud et d’Afrique. Le virus responsable est transmis à l’homme par la piqûre de moustiques appartenant aux genres Aedes et Haemagogus. Rappelons la suppression par l’OMS des rappels tous les 10 ans ; néanmoins, une seconde dose est recommandée dans certains cas : nouveau départ en zone d’endémie de sujets ayant été vaccinés avant l’âge de 2 ans, femmes ayant été vaccinées en cours de grossesse ou personnes immunodéprimées ou vivant avec le VIH (vaccination initiale datant de plus de 10 ans).
- Schéma vaccinal : pour Stamaril (vaccin vivant atténué), 1 dose au moins 10 jours avant le départ.
Grippe
- Ce qu’il y a de nouveau : l’utilisation d’un vaccin quadrivalent.
- À savoir : la grippe est endémique toute l’année dans de nombreux pays de l’hémisphère sud. Cette vaccination est recommandée chez les personnes ciblées par les recommandations du calendrier vaccinal, tour particulièrement pour celles qui participent à un voyage en groupe ou en bateau de croisière.
- Schéma vaccinal : 1 dose de vaccin (virus inactivés), 2 à 3 semaines avant le départ, à partir de 9 ans ; 1 ou 2 doses (à 1 mois d’intervalle) entre 6 mois et 8 ans. Vaccination à renouveler chaque année pour les groupes à risque.
Poliomyélite
- Ce qu’il y a de nouveau : des cas signalés dans divers pays, par exemple en Indonésie, Niger, Kenya… Certains pays exigent une vaccination ou l’administration d’un rappel à l’entrée sur leur territoire.
- À savoir : rappelons que la vaccination contre la poliomyélitique est obligatoire en France chez les nourrissons.
- Rappel du schéma vaccinal : Imovax Polio (vaccin monovalent inactivé) à partir de 6 semaines, ou vaccin combiné (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, Haemophilus influenzae b, hépatite B), en cas de séjour supérieur à 4 semaines, 1 dose de rappel monovalent ou combiné si la dernière dose de vaccin date de plus de 1 an, 2e dose de rappel possible si le séjour a duré plus de 12 mois avant de quitter le pays (au moins 1 mois avant le départ).
Tuberculose
- Ce qu’il y a de nouveau : rappel de l’importance de la vaccination par le BCG chez les enfants (jusqu’à 15 ans) faisant des séjours fréquents ou supérieurs à 1 mois dans les pays de forte incidence tuberculeuse
- À savoir : de très nombreux pays sont concernés, en Afrique, Asie (sauf Japon), Proche et Moyen-Orient, Amérique Centrale et du Sud, Europe centrale et orientale.
- Rappel du schéma vaccinal : 1 injection de vaccin BCG AJ Vaccines, 6 à 8 semaines avant le départ.
Paludisme
Les autorités sanitaires mettent en garde contre l’utilisation détournée de compléments alimentaires à base d’artémisinine ou de phytothérapie à base de plante sèche d’Artemisia annua (gélules ou tisanes) dans la prévention ou le traitement du paludisme, alors que leur efficacité et leur innocuité ne sont pas établies.
Rappelons que le risque de transmission du paludisme (à toujours vérifier avant de partir) ne dépend pas que du continent et des zones visitées, mais aussi de la saison, de l’altitude, de la durée du séjour ainsi que de la nature urbaine ou rurale de l’hébergement. Quant aux critères de choix d’une chimioprophylaxie, ils comprennent l’épidémiologie des résistances aux antipaludiques (principaux produits : atovaquone + proguanil-Malarone et génériques, doxycycline-Doxypalu et génériques, méfloquine - Lariam), l’âge, le poids, l’état de santé (grossesse, épilepsie, insuffisance rénale…), les éventuelles interactions avec d’autres médicaments, une intolérance à une précédente chimioprophylaxie antipaludique, l’évaluation de l’observance en fonction des modalités de prise.
D’autre part, l’édition 2019 des recommandations aux voyageurs souligne que la chloroquine est contre-indiquée chez la femme enceinte (contraception nécessaire chez la femme en âge de procréer) ou allaitante, tandis que l’association atovaquone – proguanil est recommandée en première intention chez la femme qui allaite, si l’enfant pèse au moins 5 kg.
Et aussi
Diarrhée du voyageur
Les recommandations en ce domaine déconseillent, notamment, l’emploi de lopéramide (risque de constipation avec ballonnement pouvant être gênante), sauf en cas de diarrhée très liquide, fréquente, abondante ou en cas de nécessité fonctionnelle (trajet en avion par exemple), tandis que les pansements intestinaux (type diosmectite) n’ont pas prouvé leur efficacité.
* Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, hors série 21 mai 2019.
Article précédent
Téléconsultation : cette année, je pars en vacances avec mon médecin !
La pharmacie de voyage du Pape Paul V
Une nature belle, mais parfois hostile
Questions de destination
Quand les voyages bousculent nos microbiotes
Soins et beauté se mettent au format voyage
Jamais sans mon chien
Quinze années sous les mers
Une appli voyage pour diabétiques
Ordonnances de voyage
Coup de chaud sur les maladies vectorielles ?
Téléconsultation : cette année, je pars en vacances avec mon médecin !
Toutes les nouveautés 2019
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques