Il aurait été possible d’imaginer que la sérialisation donne un coup de pouce à l’automatisation des pharmacies, et notamment des plus petites d’entre elles.
En effet, disposer d’un système robotisé, d’un automate ou d’une machine combinant les deux technologies, peut faire gagner du temps en les laissant scanner les boîtes dès leur réception. Cependant, pour être opérationnel, ce scan automatique doit attendre l’autorisation du LGO. Or tout ce qui concerne la sérialisation a pris beaucoup de retard en France, et notamment du côté des éditeurs qui pour certains d’entre eux ont commencé de travailler sur l’adaptation de leur logiciel aux nouvelles exigences européennes, mais dont les travaux n’ont pas encore tous abouti. Ajoutons à cela la certitude que de toute façon le pharmacien devra en tout état de cause décommissionner les médicaments au moment de leur délivrance, et ce, boîte par boîte, ainsi que le flou entourant l’évolution réglementaire dans l’Hexagone, autant de raisons qui paralysent les pharmaciens dans leur réflexion autour de la sérialisation et l’automatisation.
Un sujet secondaire ?
Ce n’est pas pour autant que l’automatisation des pharmacies s’est ralentie, des spécialistes comme Mekapharm ou BD Rowa estiment au contraire le marché dynamique, notamment depuis la fin du confinement lié à l’épidémie de Covid-19. Mais la sérialisation n’y est pas pour grand-chose. « Certes, il ne se passe pas une semaine sans que les pharmacies déjà équipées nous posent des questions sur la sérialisation mais pour les autres, le sujet est secondaire dans leur processus de décision », déclare ainsi Bertrand Rodriguez, directeur commercial de BD Rowa. Pour Tangi Caron, directeur commercial Grand Ouest de Gollmann Zwick, « ce n’est déjà plus un sujet. » La plupart des spécialistes des automates ont adapté leurs produits à la sérialisation, pas tous cependant selon Jean-Michel Monin, directeur activité pharmacie de Pharmagest (lire encadré). Ils peuvent lire les codes Datamatrix, et donc des données liées à la sérialisation dès la réception des produits, par les robots eux-mêmes ou les chargeurs automatiques et indépendants, ils ont aussi développé à l’image de Gollmann Zwick des gares d’arrivées séparées, au lieu des gares d’arrivées communes aux produits, « et ce afin d’être sûr de ne pas confondre les ordonnances », selon Tangi Caron. Mais voilà, le reste n’est plus entre leurs mains.
Cette période de transition un peu longue pour réussir la sérialisation en France, alors qu’elle est déjà mise en œuvre dans plusieurs pays de l’Union Européenne, ne limite pas cependant les ambitions d’automatisation des pharmacies, si l’on en croit les prestataires du secteur. Un secteur arrivé à maturité avec des technologies qui évoluent peu, sauf au niveau logiciel. « Nous travaillons sur une ergonomie plus intuitive pour un plus grand confort d’utilisation », indique Olivier Resano, directeur de Mekapharm pour qui l’enjeu se déplace désormais sur les algorithmes de façon à implanter les produits dans les automates et robots en fonction de leur rotation.
Pourtant, les plus petites pharmacies sont moins concernées par le dynamisme du marché qui reste porté par les plus grandes. Parmi les freins, la rentabilité, de fait plus difficile à atteindre quand on est une petite pharmacie.
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