Longtemps les logiciels de gestion officinale se sont limités à leur fonction première, assurer comme leur nom l’indique, la gestion de l’officine.
Mais face à l’évolution de plus en plus profonde du métier de pharmacien, ils sont eux-mêmes amenés à se transformer pour appréhender de façon plus large des compétences désormais plus riches. Vers le concept de ce que certains nomment les « logiciels métiers d’officine », les LMO, aller au-delà de la stricte gestion des stocks et des achats, et s’ouvrir aux nouvelles missions du pharmacien. Ce n’est certes pas un phénomène récent, ils ont cherché à les prendre en compte au fur et à mesure qu’elles apparaissaient, comme par exemple les entretiens pharmaceutiques. Mais aujourd’hui, ils ne peuvent plus se contenter de faire évoluer les LGO de façon ponctuelle. Tout comme la nature du métier de pharmacien change, la nature des LGO change aussi. C’est en tout cas le chemin pris par les grands éditeurs qui modifient en profondeur l’architecture de leurs logiciels pour appréhender ces profondes transformations.
Simple dehors, complexe dedans
En tête desquelles se trouvent la notion de parcours de soins. Celle-ci mène le pharmacien encore plus loin dans son approche des patients, non seulement il peut les suivre dans leur observance, mais il peut et doit partager avec d’autres professionnels de santé. « La pharmacie est un véritable hub pour les patients », déclare ainsi Jean-Michel Monin, directeur activité pharmacie de Pharmagest. « Plus de quatre millions de Français vont chaque jour en pharmacie. » Et partager aussi avec les patients, lesquels se sont habitués à de nouveaux usages. Les LGO doivent, pour devenir des LMO, changer de nature, purement et simplement. « La clé, c’est l’intégration, estime Jean-Michel Monin, on ne peut pas juxtaposer différentes solutions, le risque pour le pharmacien est de buter en quelque sorte sur les "coutures", il risque d’y avoir autant de frontières que d’outils. Il faut que ce soit simple dehors, même si c’est complexe dedans. »
Tout intégrer, c’est créer une fluidité qui permet d’appréhender des problématiques parmi les plus diverses, bien sûr le parcours de soins des patients, mais aussi, l’animation de l’espace de vente, la dématérialisation croissante des process, la mobilité, sans oublier l’optimisation des fonctions traditionnelles de gestion.
Souplesse et puissance
Pour assurer cette nouvelle dimension de son logiciel, Smart-Rx a choisi d’y aller par étapes grâce au cloud. « Nous fonctionnions avec une architecture de client lourd, toute la technique était dans le serveur de la pharmacie, notre objectif est de migrer progressivement vers une architecture client léger, grâce à la technologie cloud », explique Carlos Abrantes, directeur commercial de l’éditeur. « Cela permet entre autres avantages d’éviter de surcharger le serveur de la pharmacie, les applications étant de plus en plus gourmandes en mémoire, et donc de voir ce même serveur ralentir au bout de seulement deux ans d’existence… le cloud apporte non seulement de la souplesse dans la gestion de l’informatique officinale, mais aussi de la puissance, les processeurs de nos structures d’hébergement sont mille fois plus puissants que n’importe quel serveur local. » La seule véritable contrainte pour les pharmaciens est de disposer d’une bonne connexion Internet.
Quelles données échanger et communiquer ?
Intégration et puissance, mais aussi ouverture. « Nous ne pouvons pas tout faire, ni tout avoir, il nous faut donc combiner l’intégration de nos produits et leur ouverture vers l’extérieur », affirme Pascale Rousseau, directrice du programme LGPI chez Pharmagest. Ouverture vers des produits proposés par d’autres prestataires qui nécessitent de se « brancher » sur les données abritées par le LGO pour fonctionner de façon optimale. Exemple récent de telles ouvertures, le partenariat engagé par Smart-Rx avec Sivan, spécialisé dans la gestion de planning officinal. « Pour Sivan, nous avons ouvert des API pour permettre au pharmacien titulaire de générer les plannings officinaux sur l’application de notre partenaire, tout en bénéficiant des données issues de son LGO, que ce soit l’organisation des équipes officinales et aussi sur les flux de passages en caisse, le tout de manière totalement transparente », explique Carlos Abrantes.
Les API, ou interfaces de programmations applicatives en français, permettent à des applications de communiquer entre elles et d’échanger des données spécifiques. Cela va même plus loin que l’interconnexion avec d’autres logiciels, c’est aussi sur cette base que fonctionnent les liens avec les robots et les automates de PDA ou encore avec les programmes de fidélité des groupements. Les éditeurs qui ont une politique d’ouverture doivent définir quand et comment concevoir et proposer des API, et à quelles données et dans quelles conditions donner un accès. « Notre principe de base est de ne pas transiger sur la sécurité », explique Jean-Michel Monin. « Certains éditeurs ne sont pas à même de répondre quant à la question de savoir quels seraient leurs besoins, ils nous demandent alors un accès total à la base, ce n’est tout simplement pas possible, la première tâche est alors de qualifier le flux dont ils auraient besoin », précise-t-il.
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