La pharmacie selon Ikéa

LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Quels sont les critères à prendre en compte pour installer une ambiance ou une atmosphère particulière dans un espace, qu’il soit commercial ou privé ?

KARIN AUBERTIN.- Chez Ikéa, nous pensons que la première chose à faire lorsqu’on s’engage dans une telle démarche est de se poser les questions suivantes : « que va-t-on faire dans cet espace, à quel usage est-il destiné, que va-t-on y pratiquer comme activité, et combien de personnes y évolueront ? » Puis se poseront les questions de la localisation et de la circulation dans cet espace. L’aspect fonctionnel de la surface est l’un des critères prédominants chez Ikéa, avant même de penser à sa décoration. Une fois l’aspect fonctionnel défini, débute alors la réflexion sur l’ameublement et les éléments de décor en fonction de l’usage. Les choix différeront selon qu’on y travaille seul ou à plusieurs, que l’on veut s’y détendre ou au contraire se concentrer… La question des rangements est également un point central de notre expertise, c’est comme un Leigh motive chez nous. Car dans nos civilisations plutôt matérialistes ce besoin de rangement occupe une place importante. On classe traditionnellement le rangement selon trois modes : celui des objets à usage continu ou quotidien, puis celui des usages occasionnels et enfin l’archivage de ce que l’on ne veut pas jeter. Dans une pharmacie, par exemple, les fortes rotations se trouvent généralement juste derrière le comptoir, l’archivage, à la cave ou en réserve.

Trouvez-vous la décoration et l’ambiance des pharmacies françaises adaptées à leur usage ?

Je trouve que les pharmacies évoluent actuellement sur ces points. Elles sont désormais plus des lieux qui soignent l’image de bien-être et de confort et plus seulement axés sur le médicament et la maladie. C’est une évolution positive en terme d’ambiance et d’atmosphère. Il reste néanmoins encore des pharmacies à l’ancienne où tous les aménagements sont les uns à côté des autres de façon peu conviviale et accueillante.

Quels conseils donneriez-vous en matière d’éclairage d’un espace de vente ?

Concernant l’éclairage, de plus en plus de pharmacies ont réalisé un réel travail sur ce point. On observe que les choix sont différenciés en fonction du type de gondoles et des endroits de la surface de vente. Dans un commerce on doit envisager trois types d’éclairages : un éclairage général, pas trop puissant pour ne pas écraser la pièce, mais qui permettent d’appréhender tout ce qui s’y trouve et autorise également la maintenance de l’espace ; un autre éclairage qui oriente la circulation du client dans l’espace. Il peut s’agir d’éclairages d’ambiance qui sont positionnés de telle manière que la surface paraisse douce et accueillante. Et enfin le troisième éclairage, par spots orientables, est totalement dédié au commerce, et qui est là pour attirer l’attention sur une gamme de produits, une nouveauté ou une promotion. Côté technologie, je suis d’avis qu’il est bon de mélanger plusieurs sources d’éclairage. On a désormais oublié les tubes fluorescents comme source lumineuse exclusive, mais ils peuvent être utiles à l’éclairage général en prenant soin de choisir une teinte chaude. On peut aussi mélanger cette source avec des spots halogènes - qui ne sont toutefois pas la solution la plus économique -, ou plus moderne encore avec les LED. Quant aux lampes fluo compactes, elles ont bien évolué ces dernières années et représentent une solution d’éclairage élégante et performante.

Quelles sont les principales erreurs à éviter en matière d’ameublement et de décoration intérieure ?

Il faut éviter le trop plein : ni trop de meubles, ni trop d’aménagement, ni trop d’éléments de décoration… Lorsqu’on ne laisse pas l’espace respirer, l’effet est désastreux. Quand on n’a pas prévu de pouvoir circuler correctement, ou prévu des espaces suffisants pour faire la queue ou patienter assis, voilà le type d’erreur qu’il ne faut pas commettre.

Un conseil côté sol ?

Les PVC sont performants car de maintenance facile. Mais le linoléum représente un matériau d’avenir, un peu plus cher, mais plus respectueux de l’environnement.