Les facteurs influençant l’observance
Une faible observance chez les malades chroniques entraîne non seulement une inefficacité du traitement mais aussi une altération de la qualité de vie des patients et une augmentation des complications à l’origine d’hospitalisations et de soins d’urgence. Tout cela occasionne de plus un surcoût des dépenses de santé, estimé à 9 milliards d’euros par an en France. C’est pourquoi les facteurs influençant l’observance ont été largement étudiés.
Il est ainsi reconnu qu’un patient ayant bien compris sa pathologie et les risques encourus, bien entouré, ayant un traitement simplifié au maximum, communiquant facilement avec les professionnels de santé et qui participe à son traitement plutôt que de seulement le subir aura davantage de chances d’être observant. À l’inverse, une maladie silencieuse, une mauvaise compréhension de la pathologie et du traitement, un sentiment de solitude voire de dépression, la survenue d’effets indésirables et un traitement complexe sont autant de facteurs limitant l’observance.
Des outils pour améliorer l’observance
Les enjeux du DMP (dossier médical partagé) :
Rendre le patient acteur de sa prise en charge
Le DMP peut être considéré comme un carnet de santé numérique confidentiel et sécurisé. Il peut être créé, avec l’accord du patient, par un professionnel de santé ou par le patient lui-même. Il conserve en ligne de nombreuses informations de santé comme les traitements en cours, les antécédents médicaux, les comptes rendus d’hospitalisations et de consultations, les documents d’imagerie médicale, de biologie… Le patient peut librement le consulter mais aussi l’alimenter dans un espace lui étant réservé. Il peut ainsi accéder facilement à toutes les informations le concernant mais surtout s’impliquer dans son traitement en participant à l’élaboration de son DMP.
Coordonner les soins
Côté professionnels de santé, le DMP est un véritable atout pour la qualité des soins. La connexion directe au DMP via les logiciels métiers des différents soignants permet d’accéder rapidement à toutes les informations de santé du patient. Un gain de temps non négligeable en cas de prise en charge par les services d’urgence par exemple. Cela facilite également la coordination des soins et renforce notamment la collaboration ville hôpital. Le suivi de la pathologie et si besoin l’adaptation du traitement sont plus faciles, tout en évitant les redondances thérapeutiques et les interactions médicamenteuses. Or on le sait, un traitement efficace et réussi est gage d’observance !
Le DP (dossier pharmaceutique) sécurise l’acte de dispensation
Le DP regroupe l’ensemble des traitements délivrés au patient sur les 4 derniers mois (prescrits ou non, conseillés par le pharmacien, pris en automédication) avec les noms des produits, les quantités et les dates d’achat. Créé à l’officine avec l’accord du patient, il n’est accessible que lors de la combinaison entre la carte professionnelle électronique du pharmacien et la carte vitale du patient lors d’une dispensation. D’autre part, le patient peut en demander la suppression quand il le souhaite, en refuser l’accès à tout pharmacien ou refuser d’y inscrire un traitement médicamenteux particulier. Chez les malades chroniques, il prend tout son sens en luttant contre les interactions médicamenteuses, les risques de l’automédication et le non-respect des contre-indications. Cela permet de sécuriser les soins et d’éviter les mauvaises prescriptions qui pourraient occasionner la survenue d’effets indésirables chez le patient, source de non-observance de son traitement.
La PDA (préparation des doses à administrer) simplifie la prise du traitement
La PDA permet de sécuriser l’administration des médicaments en respectant la règle des 5 B : le Bon médicament, à la Bonne dose, par la Bonne voie, au Bon moment et pour le Bon patient. Elle peut être manuelle ou automatisée et s’adapte aussi bien aux patients atteints de pathologies chroniques à domicile qu’en établissements médicalisés tels que les EHPAD. Elle améliore ainsi l’observance en simplifiant la prise de leurs traitements. Cela permet de limiter les risques d’oublis, d’erreurs ou de surconsommations et donc de réduire la survenue de phénomènes d’iatrogénie médicamenteuse.
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