EN 2012, le chiffre d’affaires total des officines s’est élevé à 33,652 milliards d’euros. La première composante de ce chiffre d’affaires, c’est le médicament remboursable, qui compte dans ce total pour 26,2 milliards d’euros. Or cette activité sur le médicament remboursé est en baisse de 2,5 % par rapport à l’année précédente : « C’est la plus forte baisse de chiffre d’affaires de toutes ces dernières années, et elle a bien sûr des conséquences sur l’ensemble de l’activité des pharmaciens », fait remarquer Philippe Besset.
L’année 2013 ne s’annonce guère meilleure, sinon pire. Selon les derniers chiffres connus (jusqu’à août 2013), le chiffre d’affaires sur le médicament remboursable est déjà en diminution de 2,2 %. « La contraction se prolonge, et l’activité de chaque officine devrait ainsi reculer de près de 1 % en moyenne cette année », poursuit Philippe Besset.
En 2012, toutefois, les mauvais chiffres sur le médicament remboursable ont été compensés par ceux que l’on peut observer sur le médicament non remboursable. Ce dernier représente désormais 7 % du chiffre d’affaires des officines, une part qui est en croissance de 6,9 % par rapport à 2011. Les raisons principales de cette bonne tendance : les déremboursements et une meilleure pénétration des médicaments de libre accès.
Le chiffre d’affaires des dispositifs médicaux, de même, est en légère croissance en 2012, avec une évolution de 4,3 %. Les « DM » représentent maintenant 6 % de l’activité des officines. C’est donc un marché en augmentation, mais sur lequel les pharmacies perdent du terrain année après année. L’explication tient essentiellement, selon Philippe Besset, aux autres acteurs économiques de ce secteur, qui n’ont pas les mêmes règles déontologiques que les pharmaciens et qui peuvent donc mieux communiquer.
Enfin, et malgré un contexte général de crise, la parapharmacie – principalement la dermocosmétique et les compléments alimentaires – est également en croissance, de 4,3 % en 2012. Ce secteur représente, comme le médicament non remboursable, 7 % du chiffre d’affaires total des pharmacies.
Au total, ce sont ces différents marchés qui ont permis de sauver les officines en 2012 sur le plan de la rentabilité.
Perte de marge.
En termes de marge globale de la profession, les chiffres ne sont pas meilleurs que ceux de l’activité. En 2012, ainsi, la marge des officines s’est élevée à 5,478 milliards d’euros, soit une perte de 173 millions d’euros par rapport à l’année précédente. Cette baisse représente, en moyenne, entre 6 000 et 7 000 euros par officine. Il faut savoir aussi que, en 2012, la marge réglementée du réseau a évolué moins vite que la courbe du prix fabricant hors taxes du médicament de l’industrie. « C’est la première fois depuis la création de la marge dégressive lissée (MDL) que ce phénomène se produit », souligne Philippe Besset.
Pourtant, le prix fabricant hors taxes a lui-même subi une très forte chute, en raison des baisses massives de prix et de l’impact de la convention nationale pharmaceutique, et en particulier de sa mesure tiers payant contre générique. Ces éléments ont fortement impacté les chiffres d’affaires des professionnels du médicament.
Dans ce contexte de baisse des prix et des volumes, il est moins étonnant que l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) soit respecté. De fait, il l’a été en 2012, comme il l’avait été en 2011. Autrement dit, toutes les dépenses autorisées par l’ONDAM n’ont pas été dépensées. C’est sans doute un paradoxe, mais il est positif.
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