Tout d'abord un constat : plus rien ne sera comme avant. Inutile d'espérer un retour à l'époque où le pharmacien vivait confortablement de la seule vente de médicaments. Les chiffres présentés par les trois plus gros cabinets d'experts-comptables à la Journée de l'économie de l'officine organisée par « le Quotidien » sont sans appel : pour la majorité des pharmacies, l'activité est en décroissance, la rentabilité se dégrade et les fonds se dévalorisent. Le médicament restera certes le cœur de métier du pharmacien, mais il ne pourra plus assurer à lui seul son revenu.
Dès lors, deux attitudes sont possibles. Soit le repli sur soi et la nostalgie du « c'était mieux avant ». Mais ruminer le passé n'a jamais rien résolu. Soit se projeter dans l'avenir, en misant sur l'énorme potentiel de la profession. Compétence, proximité, sécurité, dans un environnement marqué par une population vieillissante, des pathologies chroniques en hausse et un besoin profond de contact humain face à une médecine de plus en plus technique.
Le message qui ressort de cette journée de réflexion et de débats est clair : le modèle économique est en train de changer. Dans la douleur pour certains, mais cette mutation est inéluctable. La bonne nouvelle, c'est que l'adaptation à la nouvelle donne est possible, et même indispensable. Développer les services, actionner les leviers de croissance, miser sur le numérique, figurent dans le trio gagnant du pharmacien de demain.
C'est à ce prix que la pharmacie d'officine rebondira et attirera vers elle de nouvelles vocations.