En officine, la marge, c’est la rémunération officinale. C’est donc un indicateur clé. Or les chiffres présentés par les cabinets Fiducial et KPMG et par le groupement CGP ne sont pas bons. En valeur absolue, c’est-à-dire en euros, la marge brute moyenne des officines baisse en effet pour deux des trois panels étudiés. Elle s’établit à 473 800 euros pour Fiducial (– 0,1 % par rapport à 2014), à 490 800 euros pour KPMG (+ 0,6 %) et à 562 900 euros pour CGP (– 0,1 %).
Même la légère progression observée chez KMG n’est pas satisfaisante. « Pour nous, c’est l’augmentation la plus faible depuis que nous réalisons nos études statistiques. En outre, si l’on étudie la progression de la marge sur le seul médicament remboursable, elle est quasi nulle sur la période », fait observer Joël Vellozzi, responsable national du réseau professions de santé chez KPMG. À noter également que si cette marge moyenne en valeur est plus élevée pour les pharmacies du réseau CGP, c’est que ces pharmacies ont généralement une taille plus importante.
En ce qui concerne la marge en pourcentage du chiffre d’affaires, les résultats semblent meilleurs et les trois cabinets spécialisés dans l’officine font ressortir un taux moyen compris entre 31,63 % et 32 %. Mais il faut rappeler que ce taux moyen, qui progresse légèrement par rapport à 2014, n’est guère significatif puisqu’il s’applique à un chiffre d’affaires qui, en général, régresse.
Par zone de chalandise, ce sont les officines rurales qui ont le meilleur taux de marge, supérieur à celui des officines de centre commercial notamment. Pour les trois cabinets, le taux de marge brute est au total compris entre 32,22 % et 32,88 % pour les officines rurales, entre 31,78 % et 31,83 % pour les officines de centre commercial et entre 30,78 % et 31,60 % pour les officines de quartier, de centre-ville ou de zone urbaine.
Ces chiffres, qui peuvent paraître satisfaisants, doivent être pris avec d’autant de précautions que si l’on entre dans le détail des études menées par Fiducial, KMPG ou CGP, cette amélioration apparente ne se vérifie pas dans tous les secteurs de l’officine.
« Sur le médicament remboursable, explique Joël Vellozzi, il y a en effet une augmentation du taux de marge, due à un effet mécanique de la baisse du chiffre d’affaires par rapport à la baisse des prix. Ce taux de marge sur le remboursable impacte le taux moyen global de marge. Mais, pour notre part, nous observons une baisse du taux de marge sur l’activité liée au médicament non remboursable et même sur la parapharmacie. C’est d’ailleurs logique et un peu prévisible, compte tenu de la situation concurrentielle des pharmacies dans ces
secteurs d’activité. »
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