La consommation annuelle d’alcool en France est comprise entre 11 et 12 litres d’alcool pur par habitant, soit environ 2,5 verres standards contenant 10 g d’alcool par jour : elle se situe dans la moyenne haute en Europe.
Les hommes sont trois fois plus nombreux que les femmes à déclarer un usage quotidien (18 % vs 6 %) et 64 % d’entre eux déclarent une consommation hebdomadaire (mais pas quotidienne) contre 35 % des femmes (OFDT 2013).
L’alcoolisation de la femme, plus culpabilisée, est vécue de façon solitaire, au domicile, dans une perspective anxiolytique : aboutissant souvent à l’ivresse, voire à un coma, elle a alors des conséquences somatiques plus sensibles que chez l’homme.
Il ne faut pas négliger une prévalence de l’alcoolodépendance importante chez le sujet âgé (chez l’homme : 19 % parmi les 65-74 ans et 15 % entre 75 et 85 ans).
La consommation d’alcool chez les jeunes a beaucoup augmenté depuis le début des années 2000. L’alcool est la substance psychoactive la plus précocement expérimentée à l’adolescence : quelque 60 % des élèves de 6e ont ainsi déjà bu une boisson alcoolisée (12 % ont expérimenté le tabac et 1,5 % le cannabis), 83 % des élèves de 3e et 93 % de ceux de terminale. Toutes classes confondues, un collégien français sur 6 et 3 lycéens sur 5 reconnaissent avoir déjà connu une ivresse alcoolique, dont 69 % des élèves de terminale. 3 % des élèves de 4e font un usage régulier de l’alcool (i.e. au moins dix fois dans le mois ayant précédé l’enquête) contre 24 % de ceux de terminale. L’alcoolisation revêt, chez l’adolescent, une signification variable, d’adaptation, d’automédication ou d’intégration. Témoignant de difficultés psychologiques nécessitant une prise en charge précoce, elle s’inscrit dans une conduite impulsive volontiers associée à des ivresses répétées, à la consommation d’autres psychotropes et à des troubles du comportement (violence, absentéisme, fugues).
De nouveaux modes de consommation posent des problèmes spécifiques : le binge-drinking (« biture-express ») caractérise une alcoolisation ponctuelle importante correspond à une « défonce », avec ingestion en une unique occasion de plus de 5 verres pour un garçon ou de 4 pour une fille. Les « apéros-géants » favorisés par le développement des réseaux sociaux constituent des manifestations festives où la sociabilité s’organise autour de l’alcool ; il faut en rapprocher les « open-bars » fréquents sur les campus.
Au total, pour s’en tenir à la France, l’alcool entraîne environ 49 000 décès/an (36 500 chez l’homme ; 12 500 chez la femme) : il représente la troisième cause de décès (cancers, maladies cardiovasculaires, accidents, suicides, maladies digestives, etc.) et la première d’hospitalisation (avec 400 000 entrées/an). Comas éthyliques, hépatites, cirrhoses ou encore troubles psychiques dus à l’addiction : les hospitalisations sont deux fois plus nombreuses que celles causées par le diabète ou les maladies cardiovasculaires.
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