ROSP 2015

Une prime de 4 514 euros par médecin

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Publié le 25/04/2016
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Avec des objectifs atteints pour certains indicateurs cliniques, et d’autres, comme la prévention, qui restent en retrait, les généralistes n’en sont pas moins gratifiés par une hausse de 7 % de leur rémunération sur les objectifs de santé publique.

Les pharmaciens toucheront, le 27 avril, un peu de plus de 6 000 euros par officine au titre de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) pour la substitution générique réalisée en 2015. De leur côté, les médecins se voient attribuer un montant de 4 514 euros en moyenne pour la ROSP globale. Cette prime atteindra 6 756 euros pour les généralistes, soit une hausse de 7, 85 % par rapport à 2014.

Nicolas Revel, directeur de la CNAM, à l’origine de ces révélations au « Quotidien du médecin », adresse de manière globale un satisfecit à la profession. Ainsi, le taux d’atteinte des objectifs a progressé de 3,2 points en un an, à 68,3 %. Quinze indicateurs cliniques sur dix-neuf sont en effet en nette amélioration. Ces progrès sont particulièrement notables dans la prise en charge et le suivi du patient diabétique. Entre 2011 et 2015, 277 000 patients supplémentaires ont pu bénéficier des dosages d’hémoglobine glyquée recommandés. De même, 87 000 patients diabétiques de plus, concernés par un haut risque cardio-vasculaire, ont été mis sous traitement par statine et par aspirine faible dosage ou anticoagulant.

Nicolas Revel relève également une hausse du recours au générique puisque, pour les cinq classes suivies, le taux de progression des prescriptions dans le répertoire s’est poursuivi en 2015, soit 20 % en quatre ans. Le directeur de la CNAM précise que ces résultats valent particulièrement pour les statines et les antidépresseurs.

Élargir à de nouveaux champs cliniques

En matière de prévention, le tableau est plus nuancé. Des avancées sont à souligner dans le dépistage de la rétinopathie qui repart à la hausse après trois années de stagnation, grâce notamment au nouveau dispositif de télémédecine mis en place en 2015 par la CNAMTS. Ou encore, un bond remarquable a été effectué dans la prévention de l’iatrogénie, notamment par une réduction significative des prescriptions de benzodiazépines, 380 000 ayant été évitées par rapport à 2011.

Toutefois d’autres secteurs de prévention réclament encore un effort plus soutenu. C’est le cas notamment du dépistage des cancers de la femme et de la vaccination des personnes de plus de 65 ans contre la grippe. Les médecins sont également appelés à ne pas relâcher leurs efforts dans d’autres domaines, l’antibiothérapie par exemple, dont les prescriptions se stabilisent mais restent au-dessus de l’objectif de 37 prescriptions pour 100 patients.

Le directeur de la CNAM identifie de nouveaux champs de progrès, le dispositif de la ROSP n’ayant pas, selon lui, épuisé toutes les ressources en matière d’améliorations des pratiques. La ROSP n’est en effet pas figée. Car si certains indicateurs comme la prescription des vasodilatateurs, aujourd’hui déremboursés, sont devenus obsolètes, de nouveaux champs d’action apparaissent. Nicolas Revel suggère ainsi de prendre en compte des indicateurs comme la prise en charge de l’hypertension artérielle ou de l’insuffisance rénale, ou encore les enjeux liés au tabac, à l’alcool et l’iatrogénie chez les personnes âgées.

Selon le directeur de la CNAM, la prochaine négociation de la nouvelle convention devrait porter sur la réactualisation du contenu de la ROSP. Ce sera également l’occasion d’améliorer son fonctionnement pour pouvoir la réviser plus facilement d’année en année.

M. B.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3260
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