Réussir le passage aux honoraires

QUE de chemin parcouru depuis la loi HPST et la création des nouvelles missions ! En quatre ans, le temps s’est accéléré comme jamais. 2009, 2013 : il nous faut parachever aujourd’hui l’évolution de la profession en réussissant le passage aux honoraires en collaboration avec l’Assurance-maladie. Une fois cette étape franchie - et je ne doute pas qu’elle le sera d’ici fin mai - s’ouvre le champ des possibles pour notre profession. Le pessimisme n’est plus de mise car les raisons de se réjouir sont nombreuses… même si je n’oublie pas un seul instant l’environnement économique qui contraint certains de nos confrères à la fermeture. Quelques exemples : le paiement à la performance sur les génériques, dont les pharmaciens commencent à toucher les fruits, l’accompagnement des patients sous AVK qui se lance au moment où j’écris ces lignes. Pour être tout à fait complet, je devrais également citer toutes les expérimentations en régions qui sont le terreau des nouvelles missions à venir : le dépistage du diabète à Toulon, de la BPCO en Ile-de-France ou dans le Nord-Pas-de-Calais… Et si on relève encore un peu plus la tête pour regarder l’horizon professionnel, on pourra y voir l’intégration du pharmacien, et les rémunérations associées, au parcours de soin des patients qui sera mis en place dans la future loi de santé publique, mise en œuvre par le gouvernement dans les mois à venir. Le pharmacien comme « premier recours » : ces mots abstraits et pour tout dire un peu abscons vont prendre un tout autre relief sous peu. Ne nous mentons pas : le marché du médicament ne repartira jamais à la hausse. C’est pour cette raison que la profession ne doit pas rater le virage du bon usage et de l’efficience, une évolution qui sera basée sur des honoraires de dispensation et l’accompagnement toujours plus poussé des patients. Notre valeur ajoutée est là et pas ailleurs.