S’appuyer sur ses atouts pour répondre aux nouveaux besoins

Publié le 18/04/2013
Article réservé aux abonnés
ISABELLE ADENOT PHARMAGORA 2010

ISABELLE ADENOT PHARMAGORA 2010
Crédit photo : S TOUBON

LA PHARMACIE de demain devra s’appuyer sur ses atouts de toujours pour répondre aux nouveaux besoins des patients et des autorités publiques : vieillissement de la population, manque de professionnels de santé, développement des pathologies chroniques, fortes contraintes économiques… C’est le point de départ du livre blanc de la pharmacie d’officine européenne, publié fin 2012, conçu avec nos confrères de 32 États européens.

Le pharmacien de demain continuera tout d’abord à assurer un rôle « logistique » qui consiste à mettre à disposition le bon médicament, à la bonne personne, au bon moment et en bonne quantité. Ce rôle traditionnel a évolué et continuera d’évoluer, avec, notamment, le nombre croissant des produits de la chaîne du froid, dans un contexte où les ruptures d’approvisionnement se multiplient et où plane la menace des médicaments falsifiés.

Le pharmacien de demain renforcera le conseil personnalisé au patient. Au-delà de la dispensation des médicaments, le pharmacien doit et devra toujours plus veiller à leur bon usage, lutter contre la iatrogénie médicamenteuse et promouvoir l’observance. Partout en Europe, le conseil individuel tend d’ailleurs à se développer pour accompagner les patients chroniques, comme ceux qui s’adressent en premier lieu aux pharmaciens d’officine. De nouveaux services sont ainsi mis en place, tels que les « bilans de médication » au Royaume Uni. En France, le suivi des patients sous AVK est une première étape qui devrait permettre de développer d’autres services.

Le pharmacien de demain sera aussi acteur de santé publique. Son accessibilité et sa proximité avec la population, malade ou non, le mettent dans une position privilégiée pour relayer les campagnes de santé publique des autorités et faire de la prévention ou du dépistage. Être acteur de santé publique, cela signifie aussi contribuer à la pharmacovigilance, et les récentes crises sanitaires en France ont montré combien les autorités ont besoin des pharmaciens en la matière.

Enfin, le pharmacien de demain contribuera à l’efficience des systèmes de santé, par exemple en renforçant la substitution générique.

Le pharmacien d’officine a de nombreux atouts pour relever les défis à venir. Il est un professionnel de santé reconnu pour sa compétence et sa disponibilité au cœur de la population ; il est rompu à l’utilisation des technologies de communication ; il a la confiance du public. Je suis convaincue qu’il saura évoluer dans un contexte certes difficile, mais plein d’avenir.

ISABELLE ADENOT, PRÉSIDENTE DU CONSEIL NATIONAL DE L’ORDRE DES PHARMACIENS

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3000
Sommaire du dossier