Une évolution structurelle

Publié le 18/04/2013
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Françoise Daligault

Françoise Daligault
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LA PHARMACIE est aujourd’hui en pleine mutation. Le pharmacien d’officine sera contraint à une évolution structurelle de son rôle, de ses missions, de son exercice professionnel, ainsi que de son environnement.

La fragilité économique du réseau, associée à la baisse du nombre de pharmaciens et du nombre de prescripteurs, ainsi qu’au vieillissement de la population, rendra inéluctables les regroupements d’officines. Le réseau officinal composé de structures regroupées offrira beaucoup plus de services aux patients. On peut imaginer que les pharmaciens effectueront de plus en plus de nouvelles missions et que des soins pourront être intégrés au sein des officines (contrôles, dépistage primaire, télémédecine, centre interprofessionnel…). Les pharmaciens proposeront également des services à domicile ou une prise en charge à la sortie de l’hôpital, afin de faciliter le parcours de soins des patients. Peut-être le pharmacien sera-t-il enfin devenu prescripteur au même titre que les sages-femmes ou les infirmières ?

Les nouvelles missions effectuées par le pharmacien seront rémunérées via un honoraire complémentaire (et non un honoraire pris sur la marge, comme cela est proposé actuellement par la CNAM).

Orientées vers plus de qualité, les officines seront majoritairement engagées dans une mise aux normes ISO. Elles proposeront des services avec une traçabilité maximale et un suivi de la bonne observance des traitements. La prise en charge individualisée des patients permettra d’offrir davantage d’actions de prévention, d’éducation ou de mise à disposition de préparations personnalisées ou de PDA, afin d’optimiser la prise en charge et de réduire le risque iatrogène. Les équipes seront spécifiquement formées et spécialisées dans certains domaines.

Il y aura sûrement une évolution du mode de remboursement des médicaments et un transfert des organismes payeurs. La part remboursée par les organismes complémentaires augmentera par rapport à celle payée par l’Assurance-maladie. Les pharmaciens seront au cœur des services à la dépendance.

Enfin, l’UNPF envisage que la pharmacie du futur soit plus ouverte et permette d’associer les pharmaciens adjoints dans la gestion du capital. De la même manière, les structures juridiques doivent évoluer, intégrer plus facilement nos jeunes confrères dans le capital des officines et garantir un départ à la retraite décent.

FRANÇOISE DALIGAULT, PRÉSIDENTE DE L’UNION NATIONALE DES PHARMACIES DE FRANCE (UNPF)

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3000
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