Vers une plus grande polyvalence

Publié le 18/04/2013
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ALAIN DELGUTTE

ALAIN DELGUTTE
Crédit photo : S TOUBON

EN PREMIER LIEU, l’officine de demain ne doit pas renier ce qui fonde l’officine d’aujourd’hui : une approche personnalisée du patient, une écoute et un conseil, un comportement digne d’un professionnel de santé dans un cadre sécurisé pour le patient.

Cependant l’officine ne peut rester à l’écart des mouvements qui affectent notre société tout entière. Je vois trois évolutions majeures qui se dessinent : les conditions de prise en charge du patient, les outils mis à disposition des pharmaciens et les collaborations naissant dans l’exercice.

Le patient de 2030 ou 2040 ne sera pas tout à fait le même que celui de 2013. D’abord parce que notre société aura à relever le défi de la dépendance et du vieillissement. Cela opérera un glissement dans la catégorie des personnes reçues à l’officine. Je pense également que notre société d’information et de communication multipliera encore davantage les canaux de connaissance et les outils de prise en charge. Le pharmacien devra adapter la nature de son exercice à cette évolution, car sa connaissance ne suffira plus, il devra se constituer en pivot de la prise en charge ambulatoire des soins du patient.

Il est également clair que les outils mis à disposition du pharmacien vont évoluer. Innovation dans les traitements, innovation dans les moyens techniques mis à disposition du pharmacien pour faciliter la prise en charge, innovation dans les vecteurs d’échange, dans la qualité de la prise en charge, grâce notamment au DP qui demeurera, j’en suis convaincu, une plate-forme d’échange opérationnelle et sécurisée au profit des professionnels de santé.

Enfin, le patient sera encore davantage véritablement inclus dans une chaîne de soins. La désertification médicale et la rationalisation de la carte des pôles de soins obligeront le pharmacien à se constituer en garant des soins de premiers recours et à devenir le pivot de l’orientation des patients.

Sans renier son positionnement, le pharmacien va ainsi voir son rôle évoluer vers une plus grande polyvalence au service du patient.

ALAIN DELGUTTE, PRÉSIDENT DU CONSEIL CENTRAL DES PHARMACIENS D’OFFICINE

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3000
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