Vers une nouvelle relation patient-pharmacien

Publié le 18/04/2013
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DEPUIS ses origines, la profession de pharmacien a-t-elle connu autant de changements qu’au cours de ces vingt dernières années, en France et dans le reste du monde ? Je ne pense pas. La profonde métamorphose qui transforme le visage de la pharmacie de proximité est en train de bouleverser la relation qui existe entre pharmacien et patient. De dispensateur vigilant et expert du médicament, le pharmacien est devenu éducateur thérapeutique et acteur du disease management. Sera-t-il demain coordinateur de soins à part entière, « courroie de transmission » entre les différents acteurs de santé, maillon clé du parcours de soins, coordonnant des services aujourd’hui dispersés ?

Ce n’est pas une utopie, mais bien, pour moi, la prochaine étape de cette transformation : un pharmacien encore plus proche de ses patients, pratiquant un acte pharmaceutique complet et faisant tomber des cloisons qui ont coûté trop cher jusqu’à présent.

Ce rôle, le pharmacien l’a déjà acquis dans certains pays. Si je prends l’exemple des États-Unis, les services pharmaceutiques y ont explosé ces dernières années : centres d’excellence pour maladies chroniques, soins cliniques en magasins, conseil aux patients par mail, applications smartphones, portage à domicile… La liste est longue. Il me semble important que la France puisse s’inspirer de cette pharmacie nouvelle : un lieu large et polymorphe, qui propose un ensemble de services pour le confort d’un consommateur désormais acteur de sa santé, exigeant et surexposé à l’information médicale.

En tant que répartiteur pharmaceutique, je suis convaincu que nous avons un rôle essentiel à jouer dans cette mutation. Aider les pharmaciens indépendants à affronter ces changements, à développer le conseil et la prévention, mais aussi à devenir de véritables chefs d’entreprise, pluridisciplinaires, maîtrisant davantage les techniques du marketing, de la communication, ou encore de la gestion financière.

Au final, si je regarde ces changements rapides, je reste optimiste : quel chemin déjà parcouru, quelle chance pour nos patients, quelles opportunités pour les nouvelles générations de pharmaciens… et enfin, quel atout d’être acteurs de ces changements, plutôt que d’avoir à les subir, comme cela a été le cas pour certains pays frappés brutalement par la crise économique !

JOAQUIM FAUSTO FERREIRA, PRÉSIDENT D’ALLIANCE HEALTHCARE FRANCE

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3000
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